Retour sur le grand oral CPME des élections européennes du 15 mai

Mercredi 15 mai, 4 des principales têtes de liste aux élections européennes sont venues tour à tour débattre avec un parterre de 200 chefs d’entreprise réunis à la CPME, en présence de la presse (AFP, Le Figaro, Le Monde, Les Echos, etc.).

Valérie Hayer (Renaissance), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Marie Toussaint (Les Ecologistes) et Raphaël Glucksmann (PS – Place publique) se sont prêtés à l’exercice. Avant eux, le 20 mars dernier, les deux autres têtes de liste Jordan Bardella (RN) et Léon Deffontaines (PCF) avaient ouvert ce cycle de grands oraux de la CPME. 

Le principe de ces interventions ? Après un discours introductif, les candidats ont répondu aux questions des dirigeants de PME, le tout en 45 minutes chaque. 

Retour sur une matinée riche en enseignements sur les positions économiques, sociales et environnementales de ces candidats, permettant d’éclairer les dirigeants de PME pour leur vote du 9 juin. 

Crédit photos : Geoffroy LASNE

Valérie Hayer, Renaissance

Accueillie par François Asselin, la candidate de la majorité présidentielle a ouvert cette session. Le président de la CPME, qui a évoqué les 150 propositions de la CPME pour donner un nouvel élan aux PME, a fait le constat des manquements de l’Europe, en terme d’inflation normative notamment. Il l’a ainsi interpellée en lui demandant : « Comment comptez-vous vous prendre pour redonner du sens à l’Europe ?‘ 

Après avoir estimé que le risque de déclassement de l’Europe face à la concurrence internationale était bien là, Valérie Hayer a rappelé l’utilité du plan de relance européen post-Covid et du reporting de durabilité. Elle a ensuite parcouru les principaux axes de son programme économique pour le prochain mandat : 

  • Déployer un choc de simplification en faveur des entreprises
  • Mettre en oeuvre un choc de sécurité économique, pour que l’Europe protège les PME 
  • Réformer le marché de l’électricité face à ses dysfonctionnements actuels.

Elle s’est enfin prononcée en faveur du déploiement en Europe du « test PME » proposé par la CPME. 

François-Xavier Bellamy, LR

Le candidat a évoqué le premier pilier de son programme : « retrouver le sens de la liberté, pour laisser travailler les PME et les libérer des contraintes ». En matière de normes, il a fait le constat que 33% des émissions de carbone dans le monde sont issues de la Chine, donc cela n’a aucun sens de contraindre à ce point les PME européennes. Plus encore, il a dénoncé la double peine aboutissant à ce qu’on détruise notre économie en offrant des parts de marché à des pays tiers qui ne décarbonent pas leur économie. 

Dès lors, il a appelé à sortir de celle logique de l’UE d’ « d’être les plus vertueux » et a présenté ses propositions : 

  • Arrêter l’emballement normatif : avec notamment l’abrogation des directives CSRD et devoir de vigilance
  • Revoir la politique industrielle et énergétique de l’UE : après avoir fait le constat d’un secteur nucléaire trop fragilisé, il a appelé à revenir sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 
  • Revenir à la neutralité technologique : si l’objectif de décarbonation est le bon, il a déploré l’immixtion dans le micro-management des PME par la contrainte permanente, de la Commission actuellement.

Marie Toussaint, Les Ecologistes

Après avoir, en toute logique, affirmé que le dérèglement climatique était sa grande priorité, la candidate des Ecologistes a détaillé les moyens de l’atteindre. 

Premier axe, déployer un « choc d’investissement public qui entraînera l’investissement privé« , afin que ce ne soient pas uniquement les plus grandes entreprises qui soient en capacité de faire leur transition écologique. A cet égard, elle a proposé la mise en place de guichets d’aides pour accompagner les PME. Et elle a précisé que ce plan d’investissement massif devait être accompagné de commande publique par le « buying act » européen

Elle a également appelé à la mise en place d’une autre politique énergétique, fiscale et commerciale en Europe consistant à : 

  • Investir dans des réseaux énergétiques européens et dans les énergies renouvelables, avec davantage de sobriété
  • Réduire la TVA sur les produits « bons pour la planète« , une TVA verte qui serait adaptable 
  • Lutter contre la concurrence déloyale à l’international par une autre politique commerciale, avec par exemple la mise en oeuvre de clauses miroir systématiques, et le renforcement de la taxe carbone aux frontières

Raphaël Glucksmann, PS – Place publique

Le candidat est revenu sur le volet économique de son programme : 

  • Faisant le constat que « l’Europe est le dindon de la farce de la globalisation » face notamment à la Chine en matière de concurrence déloyale, il a indiqué que les américains et les canadiens se défendaient mieux, en taxant par exemple à plus de 100% les véhicules chinois. Il a ainsi proposé la mise en place de protectionnisme à l’échelle européenne avec « le bannissement des produits de l’esclavage et de la déforestation« 
  • A son tour, il a appelé à renforcer la commande publique européenne grâce au « Buying european act » et a proposé l’instauration d’une « clause PME » pour faciliter leur accès à cette commande. 
  • Il a également plaidé pour un « choc d’investissement« , mais en faveur de 3 industries : la défense, le numérique et la transformation écologique. 
  • Il s’est prononcé en faveur de la clarification des normes et a proposé de traduire le « test PME » de la CPME en « clause PME » figurant dans chaque politique publique. 
  • Autre axe de ses propositions, lancer un grand plan de formation européen
  • Et enfin, le déploiement d’un marché unique européen soutenu par une harmonisation des règles et de la fiscalité, notamment en surtaxant à l’entrée les produits qui ont un taux d’imposition inférieur à celui du marché européen.

Visionnez le replay de cette matinée : 

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